Jonathan Borlée se confie à Caroline d'Athleblog

posted on Thursday, May 26, 2011 by gaetan

 
Jonathan, comment se sont passé les entrainements aux Etats-Unis ? Parle-moi des conditions d’entrainement là-bas, sont-elles réellement meilleures qu’en Belgique ?
 
Bon ici, cette année il a fait beau tout le mois de mai même d’avril, mais là bas aussi il a fait super beau, la salle de musculation et la piste sont proches, on peut y aller directement à pied, ce qui facilite les choses. Et puis c’est surtout le groupe d’entrainement qui est différent, là-bas on est avec des Anglais et des Américains d’un tout autre niveau.
 
Tu ne t’entraines plus avec ton père quand tu es aux Etats-Unis ?
 
Non mais il vient nous rejoindre. Il est venu un mois cette année et c’est lui qui donne le plan d’entrainement, que l’on adapte un peu avec l’entraineur là-bas.
 
Tu cours des 200m en ce moment, pourquoi ? Pour améliorer ta vitesse ?
 
Avant on évitait surtout les 200m pour les blessures, parce que musculairement je n’étais pas encore assez stable en course et donc maintenant je me suis beaucoup amélioré de ce côté-là, je suis plus stable.
 
Est-ce en vue d’améliorer ton 400m ?
 
Oui, c’est  un très bon entrainement. Si on fait un 200m à fond, quand on est dans un 400m, le dernier 200m parait plus facile et donc ça aide.
 
Quand reviendras-tu sur 400m ?
 
Je cours un 400m à Rome ce jeudi, mon deuxième 400m sera à la coupe d’Europe. Et je refais un 200m à Rabat en juin.
 
Penses-tu déjà à 2012 cette année-ci ?
 
Je n’y pense pas non, je pense que c’est une préparation continue, on a augmenté la charge de travail cette année mais pas dans l’optique des J.O.
 
Le record d’Europe c’est un objectif cette année ?
 
Je ne suis plus très loin mais des fractions de seconde paraissent toutes petites en 400m mais c’est quand même énorme, donc non ce n’est pas un objectif cette année. C’est un objectif à long terme. Maintenant si je le cours tant mieux, mais on verra.
 
Les championnats du monde c’est forcément très différent d’un championnat d’Europe, de par la concurrence, l’ambition, la finale ?
 
A Barcelone, si je courais comme je savais courir, je pouvais atteindre la finale sans trop de problème. Ici, je n’ai pas encore couru de 400m cette année donc je ne sais pas comment je vais pouvoir aborder le championnat du monde. Peut-être que je vais courir en 44.50 et qu’il n’y aura pas trop de problème mais, ici, si on prend mes chronos des deux années précédentes, je suis tout juste en finale, il faut donc savoir être prêt au bon moment. C’est plus stressant qu’un championnat d’Europe et puis on est plus nombreux à courir 44.7 ou 44.8 et à pouvoir prétendre une place en finale qu’à Barcelone.
 
Comment te sens tu niveau sensation en ce moment et par rapport à avant ?
 
Je sens que je suis plus fort et plus rapide, maintenant il faut que ça se fasse sur la course.
 
On a entendu dire que ton frère et toi passeriez sur 800m, c’est toujours d’actualité ?
 
Ce n’est pas vraiment nous qui en avons parlé, c’est plus les journalistes ou d’autres anciens athlètes mais c’est possible, mais en tout cas pas avant les Jeux. Mais ce serait surtout Kevin qui devrait passer sur 800m.
 
Tu n’as pas peur qu’Usain Bolt monte sur 400m ?
 
Pas du tout, moi j’essaye d’aller le plus vite possible, de battre mes records et la concurrence si elle est là, elle est là et on ne sait rien y faire et c’est ce qui aide le sport, comme l’athlétisme, à se développer.
 
Mais ce serait excitant, non ?
 
Excitant je ne sais pas. Moi je ne trouve pas ça excitant de courir contre Usain Bolt. J’ai couru un 300m contre lui et je savais qu’il allait dépasser tout le monde et ce n’était pas excitant parce que tu sais qu’il va galoper. En ce moment je pourrais me battre avec lui sur 400m parce qu’il n’est pas préparé pour, mais il serait capable de courir très vitre sur cette distance. Donc excitant je ne sais pas, je pense que le public le vit différemment que les athlètes. Il n’y a personne qui peut rivaliser avec lui, même Tyson Gay. Mais ce serait intéressant de le voir sur 400m.
Mais bon quand je prends l’exemple de Michael Johnson, vers 24 ans, il fait son record sur 200m, record du monde et il lui a fallu quand même 10 ans pour atteindre son niveau sur 400m, donc Usain Bolt, ce ne serait pas en 2 ans qu’il arriverait à monter sur la distance.
 
Sur quel athlète belge parierais-tu pour le futur de l’athlétisme belge ?
 
Ca dépend de beaucoup de facteurs. Il y en a c’est sur, mais si je ne devais en choisir qu’un, au vu des performances, je dirais plus Julien Watrin. Ses performances en scolaire et junior prouvent que c’est quelqu’un qui peut aller très haut, mais ça ne dépend pas que du talent.
 
Merci beaucoup et bonne chance pour Rome !
Interview réalisée par Caroline Van Boeckel d'Athleblog

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